Une Irlande entre verdissement et rééquilibrage
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Le gouvernement irlandais a bien accueilli la reprise en main de la politique agricole par les États membres. En visite au salon Natexpo de Villepinte le 23 octobre, Pippa Hackett, ministre déléguée pour l’usage des terres et la biodiversité auprès du ministère de l’Agriculture, a réaffirmé à La France Agricole ses grandes orientations pour l’agriculture irlandaise.
Issue du Parti Vert irlandais, la ministre se réjouit d’avoir pu mettre en place un plan stratégique national (PSN) résolument vert. « Je suis agricultrice moi-même, j’ai un élevage de moutons en agriculture biologique. Il était donc facile pour moi de comprendre les demandes de la Commission. Et je crois que nous avons présenté un bon plan stratégique, notamment sur les mesures agroenvironnementales », se félicite-t-elle. En effet, au regard du pacte vert, l’Irlande se place plutôt du côté des bons élèves. En particulier pour les mesures favorables à la biodiversité ou sur la gestion durable de l’azote.
Mais l’un des enjeux principaux pour l’Irlande d’après la ministre, c’est aussi le rééquilibrage des aides entre grandes et petites exploitations. « Je pense que c’est nécessaire pour ramener un peu plus d’égalité dans l’agriculture. Nous avons des petits agriculteurs dans l’ouest de l’Irlande qui recevaient des paiements à l’hectare très faibles, puis nous avons les agriculteurs les plus productifs à l’Est qui touchaient des paiements très importants sur de nombreux hectares. C’était historique mais je pense que nous devons réévaluer cela », justifie-t-elle.
Cette nouvelle Pac a également permis au pouvoir irlandais de recentrer les efforts sur les problématiques agricoles propres à l’Irlande. « Nous avons un pays très humide avec une multitude de connexions hydrologiques, ce qui peut s’avérer problématique, c’est très différent des autres pays européens. Nous avons un paysage que nous pourrions mieux gérer pour résoudre certains problèmes. Reprendre la main est positif en ce sens. Je pense que ce que nous pourrions faire en Irlande est très différent de ce qui serait fait en Espagne par exemple », estime-t-elle.
Pour la prochaine réforme, elle admet que des efforts nouveaux seront certainement demandés aux agriculteurs, en particulier si l’Europe venait à s’élargir. « Il faudra que nous fassions plus, surtout si l’Ukraine venait à nous rejoindre. Ça aura un effet majeur sur l’Europe, notamment en termes de paiement », anticipe-t-elle.
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